Centrale nucléaire de Daya Bay

Construite entre 1986 et 1993, la centrale nucléaire de Daya Bay est implantée au bord de la Mer de Chine dans une zone sismique de la province de Guangdong, à près de 50 kilomètres de Hong Kong et à 150 kilomètres de Canton. Il s’agit d’une centrale de 2 tranches de 900 mégawatts chacune, similaires à celles construites en France. 70 % de l’électricité produite est acheminée vers Hong Kong, le reste étant destiné à la République populaire de Chine.

CONTEXTE

Le développement du nucléaire civil en Chine est à mettre en perspective avec la forte croissance de la demande énergétique du pays.
Les sources d’énergie traditionnellement utilisées (charbon) ne peuvent suivre cette évolution. C’est dans cette optique que des programmes utilisant l’énergie nucléaire et l’énergie hydroélectrique sont développés à partir des années 1970.
Dès 1979, une étude est lancée par les autorités chinoises pour choisir des sites propices à la construction de centrales nucléaires.
En 1980, le site de Daya Bay est pour la première fois proposé et le projet est sélectionné en 1983.

TECHNIQUE

Les travaux de la centrale se divisent en 2 parties : l’îlot conventionnel d’une part, et l’îlot nucléaire incluant les aménagements généraux d’autre part. L’îlot nucléaire comprend 2 bâtiments réacteurs, 2 bâtiments de combustibles, un bâtiment d’auxiliaires nucléaires et les bâtiments des locaux électriques et de liaison. Les ouvrages annexes comprennent essentiellement la construction de routes, clôtures, voiries, stations de pompage et ouvrages hydrauliques, mais aussi la peinture décontaminable de la plupart des bâtiments.
Sur ce chantier, nous avons dû surmonter de nombreuses difficultés. Tout d’abord, la forte probabilité de typhons, avec des vents pouvant atteindre les 240 km/h, a entraîné la mise en place de mesures particulières sur le chantier. La stabilité des grues à tour a ainsi été renforcée et des procédures de sauvegarde ont été établies en cas d’alerte pour amarrer certains équipements. Une autre difficulté présente sur le terrain fut l’exécution de quantités importantes (460 000 m3 de béton, 60 000 m2 de coffrage, et 51 000 tonnes d’armatures) dans un espace réduit et dans des délais courts.
À cela s’est ajoutée la présence d’un certain risque sismique sur le site de Daya Bay. La faille de Shuitou-Xichong, apparue sur les cartes géologiques chinoises en 1987, est située à moins de 10 kilomètres de la centrale. Cette faille laisse à présager des séismes pouvant aller jusqu’à 6,5 sur l’échelle de Richter, ce qui effraie les populations environnantes, notamment à Hong Kong, à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, survenue un an avant le début des travaux. Pour faire face à ce risque, la centrale nucléaire de Daya Bay a été construite pour résister à un séisme de 8 sur l’échelle de Richter. Les quantités d’armatures, de béton et de charpentes métalliques ont été fortement augmentées.

Le projet qui ne représente pas moins de 13 millions d’heures de travail a mobilisé plus de 3 000 compagnons chinois encadrés par une cinquantaine d’expatriés français et plusieurs expatriés japonais. Il a fallu former les équipes locales et les sensibiliser aux principes rigoureux de sécurité. Pendant toute la durée du chantier, le maître mot a été « transfert de technologie ».

 

IMPACT

Les besoins énergétiques de la Chine croissent fortement alors que la source traditionnelle d’énergie (le charbon) est très polluante et limitée. La centrale de Daya Bay permet alors au gouvernement chinois d’exploiter l’énergie nucléaire. L’énergie fournie par cette centrale est répartie entre Hong Kong et la zone économique spéciale qu’est la province du Guangdong en Chine continentale. Elle permet alors de répondre à une partie de la demande.
C’est aussi pour assurer le développement économique de la région sur le long terme que la sécurité tient une place importante dans le fonctionnement de la centrale. La centrale nucléaire de Daya Bay a ainsi reçu des commentaires très favorables de l’Agence internationale pour l’énergie atomique en 1993.
En plus de la formation intensive du personnel, la centrale a établi 4 stations d’études environnementales sur son site, et 3 à l’extérieur. 9 autres stations de surveillance dépendent du service de protection environnementale des autorités, afin d’avoir un avis impartial sur l’impact de la centrale sur la région.

Experts du projet

Maître d’ouvrage
Guangdong Nuclear Power Joint Venture Co. Ltd.

Maître d’œuvre
Électricité de France, Région d’Équipement Nucléaire n°2

Chiffres clés

Dates d’exécution
septembre 1986 à décembre 1993 

Béton
440 000 m3

Armatures
51 000 t

Coffrage
650 000 m2

Témoignage

« L’administration de la centrale nucléaire de la baie de Daya a choisi une centaine d’employés parmi son personnel  afin de s’occuper de l’entretien des équipements, de la protection nucléaire, des soins médicaux, de la logistique et de la sécurité. L’objectif est de former une équipe de gestion d’urgence prête à agir 24 h/24. »

Zhao Fuming, ingénieur général adjoint de la sécurité

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