Nouveau barrage d’Assiout

Situé sur le Nil, à environ 250 kilomètres au nord de Louxor, le nouveau barrage d’Assiout remplace le barrage existant construit au début du 20ème siècle et situé à 400 mètres en amont. Ce nouveau projet, inauguré le 12 août 2018 lors d’une cérémonie officielle, est destiné à la régulation du cours du Nil, à l’irrigation, ainsi qu’à la production d’électricité (32 MW produits par 4 turbines de 8 MW). L’ouvrage est donc équipé d’une centrale électrique. La navigabilité du Nil est assurée grâce à une double écluse. Sa conception permet de maintenir une hauteur d’eau de 4 mètres afin de dévier un débit minimum de 445 m3/s vers le canal d’Ibrahimia, ce qui permet d’irriguer près de 700 000 hectares de terres jusqu’au Caire.

CONTEXTE

En Haute-Égypte, sur le Nil, à mi-chemin entre Le Caire et Louxor se trouve l’ancien barrage d’Assiout. Il s’agit de l’un des plus grands ouvrages centenaires construits pour réguler les crues du fleuve. Celui-ci commençant à donner des signes de fatigue, l’État égyptien nous a confié le soin d’en édifier un nouveau, à 400 mètres en aval. Ayant déjà livré en 2008 le barrage de Naga Hammadi plus au sud, VINCI Construction Grands Projets put obtenir ce nouveau contrat grâce aux qualités techniques de son offre. La variante élaborée par notre Direction de l’ingénierie a rendu possibles des travaux de béton à sec dans le lit même du Nil, y compris en pleine crue. Ce nouvel ouvrage comportera une retenue d’eau rehaussée de 1,5 mètre, ce qui accroîtra le débit dans le système d’irrigation alimenté par le barrage et permettra d’augmenter la surface cultivable dans la vallée. À cela s’ajoutent 2 grandes écluses, qui amélioreront la navigation sur le fleuve, et l’accès aux sites touristiques de Haute-Égypte.

TECHNIQUE

À l’origine, le projet comprenait une mise à sec partielle du fleuve, de 48 à 39 mètres au-dessus du niveau de la mer, et des travaux de béton immergés complexes et très onéreux, utilisant un système de palplanches.
Dans une proposition alternative, VINCI Construction Grands Projets a pris le parti d’une mise à sec beaucoup plus poussée. Nous avons souhaité rabattre la nappe aquifère du Nil sur 28 mètres (jusqu’à une altitude de 20 mètres au-dessus de la mer) dans un terrain pourtant très perméable et alluvial. Une fois cette zone asséchée nous avons dimensionné un système de pompage de 89 puits profonds, qui captent l’eau à 35 mètres sous le fond du Nil. Le système de pompage a été conçu pour faire face aux légendaires crues du Nil. Afin que les travaux puissent se poursuivre sans interruption, nous avons évacué jusqu’à 300 000 m3 d’eau par jour.
Le périmètre des travaux a dû être ceinturé par un batardeau composé d’un remblai de terre, de sable et de graviers de 1 600 mètres de circonférence. Il est équipé d’un écran étanche, qui coupe le Nil sur une largeur de 400 mètres. Le fleuve, large de 800 mètres à cet endroit, s’écoule donc sur les 400 mètres restants qui ont été approfondis par dragage.
Enfin, le chantier aura nécessité pas moins de 370 000 m3 de béton (l’équivalent d’une centrale nucléaire de dernière génération) et 65 000 tonnes d’armatures.

La Direction de l’ingénierie s’est appuyée sur l’expérience de la construction du barrage de Naga Hammadi et l’a adaptée à la géologie d’Assiout.

IMPACT

Un de nos grands défis sur ce projet a été de former les équipes aux standards de sécurité du Groupe. Pour le relever, VINCI Construction Grands Projets a élaboré une dizaine de modules Skill up, des formations spécialement créées pour le chantier et qui abordent simultanément des aspects techniques et sécuritaires. Par ailleurs, tous les mois, nous attribuons un prix spécial, doté de 100 livres égyptiennes, l’équivalent d’un jour de salaire, aux ouvriers qui appliquent le mieux les consignes de sécurité.
Ce barrage s’ajoute aux nombreuses références du Groupe présent en Égypte depuis plus d’un siècle. Après avoir livré les tunnels routiers d’Al Azhar en 2001, le laminoir d’Aïn Sukhna et le barrage de Naga Hammadi en 2008, VINCI Construction Grands Projets réalise actuellement les phases 3 et 4A de la ligne 3 du métro du Caire, après avoir également piloté la construction des lignes 1 et 2. La diversité des travaux réalisés en Égypte montre l’étendue des capacités de VINCI et témoigne d’une vraie relation de long terme avec les autorités égyptiennes.

Experts du projet

Maître d’ouvrage
Ministry of Water Resources and Irrigation of Egypt – RGBS

Maître d’œuvre
Lahmeyer – Sogreah – RMD Consult – Dr. Mostafa Madkour

Chiffres clés

Dates d’exécution
mai 2012 à mars 2018

Béton
370 000 m3

Armatures
65 000 t

Nombres de turbines
4 (de 8 MW)

 

Témoignage

« Nous abordons le marché africain, à la fois très actif et compétitif, en nous montrant sélectifs sur nos cibles : nous recherchons les appels d’offres qui accordent un poids important à la note technique et sur lesquels nous pouvons apporter une réelle valeur ajoutée. »

Jean-Pierre Dauban, directeur de secteur en charge du Proche-Orient et de l’Afrique