Métro du Caire, lignes 1, 2 et 3

 La création du métro du Caire a commencé en 1981 et ne s’est jamais arrêtée depuis. Cette collaboration s’inscrit dans un programme d’aménagement du territoire : le métro du Caire est un réseau de chemin de fer métropolitain qui dessert la capitale, embouteillée de jour comme de nuit. Il s'agissait en 1981 du premier réseau de métro construit sur le continent africain. Nous avons contribué à construire 3 lignes de métro, dont la ligne 3 partiellement ouverte et dont les extensions seront livrées en 2018. Chaque station comporte généralement 3 niveaux : le niveau billetterie, un niveau intermédiaire (qui contient les différents locaux techniques) et le niveau des quais.

CONTEXTE

Ville la plus densément peuplée d’Afrique du Nord et du monde arabe, Le Caire est confrontée, depuis les années 1950, à la nécessité grandissante de s’équiper d’un métro. En 1987, face à une population de plus de 10 millions d’habitants, les infrastructures ne sont plus adaptées, et la ville est saturée.
En 1990 une étude concernant les futures extensions du métro a été menée, et a montré que Le Caire avait besoin d’un réseau capable de transporter 8,4 millions de passagers par jour. L’offre de transport était jusqu’alors de 4,9 millions de trajets par jour, soit 3,5 millions de moins que ce qu’il faudrait. Ce manque de transport en commun a fait exploser le nombre de taxis dans les rues du Caire, ce qui a entrainé une augmentation non négligeable de la congestion de la ville. C’est de là qu’est né le projet du « grand Caire ». Ce programme a permis de doter la ville de 3 lignes de métro, construites dans les années 1980 (ligne 1), 1990 (ligne 2) et 2010 (ligne 3 toujours en construction).

TECHNIQUE

Concernant la ligne 1, nous avons rencontré des terrains à base d’alluvions (sables fins, silt et argiles) sur une épaisseur variable de 20 à 60 mètres. La nappe phréatique étant très proche nous avons subi d’importantes variations saisonnières (de 1 à 2 m). Le souterrain a été réalisé dans sa totalité par la méthode de la tranchée couverte. Les parois des stations Saad Zaghloul, Nasser et Orabi ont été exécutées en panneaux préfabriqués de 0,55 mètres d’épaisseur. Les 2 stations Sadat et Mubarak (stations de correspondance) sont faites de parois moulées coulées sur place de 80 centimètres pour les principales, et de 60 centimètres pour les parois secondaires. Quant à la station en élévation de Sayeda Zeinab, celle-ci est fondée sur 300 pieux de 40 centimètres de diamètre et 16 mètres de longueur.
Pour la ligne 2, le chantier était situé intégralement dans la plaine alluviale moderne du Nil à base de sols quaternaires et d’alluvions tertiaires (sur 60 à 90 m de profondeur). En surface, d’importantes variations ont pu être observées suite aux mouvements du fleuve. Par conséquent, nous avons opté pour une tranchée couverte en parois moulées, suivie d’un terrassement en taupe. Les tunnels ont été réalisés grâce à 2 tunneliers à pression de boue de 8,35 mètres de diamètre intérieur.
La ligne 3, quant à elle, essentiellement située sous la nappe phréatique dans des horizons sableux de la plaine alluviale a nécessité l’utilisation d’un tunnelier à pression de boue.
Les 5 stations enterrées de la nouvelle ligne de métro (phase 1) sont construites en top and down. Cette méthode consiste à terrasser puis construire les différents niveaux de planchers de haut en bas. Afin de travailler au sec, une « boîte » étanche rectangulaire constituée de parois moulées a été préalablement réalisée depuis la surface. Pour la ligne 3, et particulièrement lors de la phase 2, VINCI Construction Grands Projets a innové avec l’utilisation d’un tunnelier à pression de terre équipé d’un nouveau système (Variable Density) qui le transformera en tunnelier bi-mode (c’est-à-dire à la fois à pression de terre et à pression de boue). La phase 3 de la ligne 3 a été signée en avril 2016. Elle comprend 17,7 km de ligne nouvelle et 15 stations dont 8 souterraines, 5 aériennes et 2 au sol. Les travaux nécessiteront une nouvelle traversée sous le Nil.
Enfin, sur l’ensemble du projet nous avons dû gérer les travaux avec un trafic extrêmement dense et des habitations très proches de nos emprises.

Le Caire est une des plus grandes villes du monde. Sa population sans-cesse croissante devrait atteindre 20 millions d’habitants en 2022, soit 1/5ème de la population égyptienne. Le développement d’un réseau efficace de transport est donc d’une importance capitale.

IMPACT

La première ligne de métro a eu pour objectif de réduire 30 % le trafic quotidien vers le Caire, tout en utilisant des infrastructures déjà existantes.
La création d’un réseau global de métro cherche à atteindre plusieurs objectifs : désengorger la ville et proposer un moyen de transport en commun sûr et rapide, transporter les voyageurs issus des ménages les plus modestes ne disposant pas de voiture, réduire la pollution, contribuer à rénover et désenclaver certains quartiers défavorisés.
Le métro est également devenu au fil des ans une vitrine pour le gouvernement égyptien. La plupart des chefs d’état en visite au Caire effectuent une visite dans le métro.
La construction de la ligne 3 a commencé en juillet 2007 et permettra au métro du Caire de prendre un nouvel essor. Le projet sera livré en 4 phases. Il reliera les 2 rives du Nil d’est en ouest et soulagera l’une des artères les plus embouteillées de la ville.

Experts du projet

Maître d’ouvrage
National Authority for Tunnels

Maîtres d’œuvre
Parsons/Electrowatt/Sabbour/Systra

Chiffres clés

Dates d’exécution
novembre 1987 à janvier 2024

Ligne 1 (Helwan à New El Marg)
Longueur : 44 km

Ligne 2 (Shubra El Kheima à El Mounib)
Longueur : 22 km

Ligne 3 (Aéroport du Caire à Rod El Faraq / Université du Caire)
Longueur : 48 km

Témoignage

« Ce nouveau contrat permet de pérenniser notre présence au Caire. L’Égypte est une place stratégique en plein développement et les projets ne manquent pas, notamment dans le ferroviaire. »

Stéphane Campedelli, Directeur de projet Ligne 3 phase 4A, avril 2015